Par Audrey Sivadier
Mise à jour le January 3, 2024
Les virelangues sont ces petites phrases qui ne veulent souvent rien dire, mais qui sont très difficiles à prononcer. Nous les connaissons par cœur, ils font partie de notre culture. Mais ils nous posent toujours autant de problèmes, même s’ils sont dans notre langue maternelle. Si vous aimez apprendre une langue tout en vous amusant, faisons un tour des virelangues français les plus difficiles !
« Chaussette » est un mot très banal en français, communément utilisé. Mais il est composé de deux sons très proches le /ch/ et le /s/, deux sons qui existent en anglais par exemple (le « sh » de « shoe » et le /s/ de « sorry »).
Pour s’entraîner à bien les articuler, ou pour s’amuser, vous pouvez essayer :
« Les chaussettes de l’Archiduchesse sont-elles sèches ? Archisèches ! »
Maintenant que vous êtes bien échauffés, passons à un virelangue qui utilise les mêmes sons, mais où ils sont plus rapprochés et entrecroisés.
« Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien. »
Votre écran est désormais plein de salive ? C’est normal !
Ces deux mots n’ont rien à voir entre eux. Pourtant, si vous les répétez rapidement, ils vont inévitablement se mélanger. Essayez !
Les sons /gn/ et /y/ sont deux sons très proches où seule la position de la langue change légèrement. C’est pour cela que mis l’un à côté de l’autre, ils demandent une belle gymnastique buccale !
Plus difficile à dire que « excuse-toi ! », mais aussi plus soutenu. Cette phrase est compliquée à prononcer car elle s’appuie sur l’articulation des sons /j/ et /z/.
En plus de sons compliqués, la personne qui la prononce ne doit pas oublier de faire « la liaison » entre certains mots. Le français associe, entre certains mots, la dernière lettre d’un mot (une consonne) avec le début d’un autre (une voyelle). Il faut imaginer de petits ponts entre ces mots :
« Je veux_et j’exige d’exquises_excuses. »
/z/ /z/
L’association d’un son dental comme le /t/ avec le son guttural /R/, très caractéristique du français, provoque un vrai cauchemar pour les apprenants. Tentez votre chance avec ce virelangue de tortues, un peu ninjas sur les bords.
Une campagne de publicité pour un opérateur téléphonique s’est bien amusée avec les virelangues. C’est un coup marketing qui a très bien marché, puisque les Français, qui aiment s’amuser avec les mots, se lançaient le défi de le dire rapidement, même en soirée avec des amis.
C’est un des virelangues les plus chics de la langue française. Certains comédiens l’utilisent avant d’entrer en scène, pour travailler le son /s/. Il est extrait de la pièce de théâtre Andromaque écrit par Jean Racine en 1667. Il est basé sur une figure de style (l’allitération) qui répète un son consonantique et qui lie la forme (le son /s/) et le fond (le bruit d’un serpent). Une prouesse littéraire très délicate !
Attention, celui-ci est interdit aux moins de 18 ans ! Beaucoup moins chic que le précédent, ce virelangue est même complètement vulgaire ! Il fonctionne de la même manière que « panier-piano », il faut le répéter plusieurs fois pour que finalement notre langue fourche et se transforme en… « la belle couille » (the nice bollock).
Il fait partie de la catégorie des contrepèteries dont les Français raffolent. C’est un jeu de mots, où il faut inverser des syllabes ou des lettres pour créer une phrase souvent vulgaire… Les écrivains Rabelais, Balzac et même Victor Hugo en ont utilisé dans leurs œuvres. L’ancienne Ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, les adore et en glisse régulièrement en conseil des ministres.
Alors pourquoi pas vous ?